J’ai une famille que j’aime, mais elle n’a pas toujours été heureuse. Toute ma vie, j’ai cherché à obtenir l’amour et la reconnaissance de ma mère, mais sans grand succès. J’ai essayé encore et encore, mais seulement pour être mise dans l’embarras, rejetée, réprimandée ou poussée à me sentir coupable. À chaque fois, je partais en me sentant blessée et parfois en colère, ce qui ne faisait que masquer la douleur. Je me demandais : « Pourquoi fait-elle cela? Qu’ai-je fait pour mériter cela? Quand me dira-t-elle que je suis une fille adorable, qui en vaut la peine, et qu’elle est fière de moi? ».

Je suis restée bloquée dans cet état pendant de nombreuses années – une victime perpétuelle. J’ai suivi une thérapie, j’en ai discuté avec mon partenaire, j’ai tenu un journal à ce sujet et j’ai essayé toutes sortes de stratégies pour gagner la faveur de ma mère. Bien que ces choses m’aient quelque peu aidée, ce qui m’a vraiment aidée à trouver la liberté, c’est le pardon.

Dans Al-Anon, j’ai appris à avoir de la compassion pour l’alcoolique, à séparer la personne de son comportement et à lui pardonner. J’ai découvert que le pardon n’est pas un acte magnanime qui permet aux autres de s’en sortir complètement indemnes. C’est un acte qui me concerne et qui est pour moi! D’une part, je n’ai pas à juger les autres – l’alcoolique, ma mère ou qui que ce soit. D’autre part, lorsque j’ai de la compassion et que je trouve la volonté d’aimer les autres malgré leurs comportements, je fais de la place pour envisager le pardon. Enfin, lorsque je pardonne, je lâche prise.

En pardonnant, je reprends ma vie en main! Le pardon me donne la paix, le calme et la sérénité. Il me donne du temps et de l’énergie à consacrer à la douceur de vivre au lieu de me plaindre et d’entretenir des rancœurs. Il me donne une ouverture par laquelle je peux aimer ma mère malgré toutes les blessures que j’ai subies.

Alors que ma mère vieillit, je trouve le moyen de l’aimer inconditionnellement. Pour être honnête, je reviens parfois à mon ancienne façon de penser, mais aujourd’hui, je m’efforce d’y passer moins de temps et d’avancer plus rapidement vers le pardon.

Par Joy F., Saskatchewan

The Forum, février 2022

 

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