Je fréquentais Al-Anon depuis plus de dix ans quand ma relation avec mon père a implosé. J’ai commencé à considérer mon père comme un alcoolique, même si je ne l’ai jamais vu ivre ou évanoui. Le fait de reconnaître ses habitudes de consommation d’alcool en soirée et en fin de semaine m’a rappelé que savoir quand, quoi ou quelle quantité l’alcoolique buvait n’avait aucune importance. En tant que nouvelle venue ou en tant que membre, je suis simplement tenue d’identifier que l’alcoolisme d’une autre personne me dérange.

J’ai donc ajouté les réunions Al-Anon pour enfants adultes d’alcooliques à mes réunions Al-Anon habituelles. J’ai consulté un thérapeute, j’ai participé à un programme de rétablissement familial dans un centre de traitement et j’ai lu notre Documentation Approuvée par la Conférence sur les enfants adultes d’alcooliques. Mon ancienne approche ne fonctionnait pas. J’ai donc réappris la leçon qu’il n’y a pas de raccourcis ou de voies rapides vers le rétablissement. C’est un processus qui consiste à reprendre les bases du programme, et il m’a fallu du courage pour faire face au passé et aux autres défauts que j’ai découverts.

Je pensais avoir trouvé une zone de confort de guérison dans mon histoire familiale, puis j’ai appris le profond secret de mon père décédé – j’avais une demi-sœur. J’essaie de penser à elle et à sa famille comme un cadeau de mon père et de ma Puissance Supérieure. Cela m’a conduite à un cours de recyclage sur les bases Al-Anon. Il n’est pas facile de faire plus de jeux de pieds, alors je peux redécouvrir les sentiments positifs et l’amour que j’ai pour mon père. Je suis ouverte à ce sujet lors des réunions. Je partage mes sentiments sur ma nouvelle famille avec ma Marraine et mes amis proches Al-Anon. Je trouve un réconfort renouvelé dans deux de nos livres – De la survie au rétablissement : une enfance dans le foyer d’une personne alcoolique (FB-21) et De l’espoir pour aujourd’hui (FB-27). Je trouve également du réconfort dans les discussions avec la personne dont je suis la Marraine. Elle aussi est l’enfant adulte d’une personne alcoolique. Je peux partager comment le programme fonctionne pour moi, ce qui m’aide personnellement et me permet d’aider les autres dans le rétablissement de l’impact que l’alcoolisme a eu sur notre vie.

Ce mois-ci, les Fêtes sont axées sur l’amour. Il y a beaucoup d’adolescents et d’enfants adultes d’alcooliques qui se sentent malaimés et seuls. Je lis beaucoup d’histoires douloureuses affichées sur les pages des médias sociaux. Le moins que je puisse faire est de les diriger vers le localisateur de réunions du site Web Al-Anon à al-anon.org et de leur offrir le message d’espoir et de guérison d’Al-Anon.

Par Claire R., Directrice adjointe des communications avec le public Professionnels

The Forum, février 2020