Le triangle à trois côtés qui symbolise notre fraternité est un rappel que les Étapes sont pour mon rétablissement personnel, les Traditions sont pour mes relations avec les autres et les Concepts me guident dans l’exercice de mon travail de service. Mon rétablissement de la maladie familiale de l’alcoolisme n’a pas débuté jusqu’à ce que je commence à « me tremper les pieds » dans le travail de service. De la même manière que je teste l’eau de la mer avant de plonger, je teste les eaux du service. J’ai dû commencer simplement par me présenter fidèlement à ma réunion chaque semaine. Je savais que si je voulais que ce « truc » Al‑Anon fonctionne, j’avais besoin de m’y tenir. J’entendais sans cesse dire que ce qui se disait lors des réunions, c’était comme un médicament – si je voulais qu’il soit efficace, il fallait que je le prenne régulièrement.
Avant Al‑Anon, je n’ai jamais été invitée à participer à des activités – j’avais toujours été la dernière personne choisie pour faire partie de l’équipe au gymnase. Cependant, mes amis du programme m’ont invitée à participer à de nombreuses activités. Dans mon groupe, ces activités étaient : arranger la salle et la nettoyer, préparer les rafraîchissements, prendre des notes lors des réunions d’affaires, être responsable de la collecte hebdomadaire, faire l’inventaire de la documentation de notre groupe et présider une réunion. À chaque phase, les membres de mon groupe ont ouvert la voie. Ainsi, ils étaient tous comme mes premiers Parrains et Marraines de service. Ils ont modelé le comportement auquel j’aspirais.
Quand le moment est venu d’élire un nouveau Représentant de Groupe, un membre a proposé mon nom. Je ne pensais pas en être digne. Qu’est‑ce que j’en sais? Et si je fais quelque chose de mal? J’ai pensé : Et si je faisais quelque chose qui détruise Al‑Anon? On m’a gentiment rappelé qu’il s’agissait d’un programme « du nous » et qu’il y avait des membres qui l’avaient déjà fait qui étaient là pour aider. Alors, j’ai pris le risque et j’ai sauté à pieds joints. En continuant à mettre en pratique les principes spirituels du programme Al‑Anon, j’ai gagné en confiance. Cela s’est infiltré dans mes relations à la maison et au travail. J’ai pu parler à ma famille et à mes collègues de la façon dont je parlais aux membres Al‑Anon dans le service : avec respect et amour.
Ma Marraine dans le programme me guide à travers les Étapes et les Traditions pour m’aider à me rétablir du mal familial de l’alcoolisme et mieux prendre conscience de mes réactions en toute situation. Quand elle n’est pas disponible, j’ai aussi une famille Al‑Anon sur laquelle je peux compter et qui peut m’offrir soutien et amour. Ma Marraine de service me montre comment mettre en pratique les Concepts à mesure que je progresse dans le travail de service. Aucune des deux Marraines n’est mise sur un piédestal. Au contraire, elles partagent leur expérience dans le service et m’aident quand j’en ai besoin. Le travail de service Al‑Anon est une chose que je ne peux certainement pas faire seule!
Par Sue P., directrice adjointe – Services aux groupes
The Forum, avril 2019