C’est à ma première réunion Al‑Anon que j’ai appris combien l’alcoolisme m’avait affectée, en dépit du fait que je ne buvais pas. J’étais aussi malade que mon petit ami alcoolique – peut‑être plus encore. J’étais complètement obsédée. J’étais constamment à la recherche d’alcool et je vidais les bouteilles quand j’en trouvais. Je ne dormais pas, je ne mangeais pas, et j’étais dans un état de dépression profonde. J’avais l’impression de perdre la tête ; ma vie était devenue complètement incontrôlable.

Au cours de cette réunion, j’ai appris que je n’étais pas seule. Je me rappelle être restée assise ce soir‑là ; j’étais « au bout du rouleau » quand j’ai entendu les sanglots d’une femme qui était en train de partager son expérience. Je pouvais palper sa souffrance parce que son histoire était semblable à la mienne. J’ai été surprise de réaliser que la femme qui sanglotait… c’était moi ! C’était ma propre voix qui avait partagé ce que j’avais enduré. Avant cela, je n’avais jamais entendu parler d’Al‑Anon et je ne savais pas à quoi m’attendre ce soir‑là. Quand je suis entrée dans la salle de réunion, j’étais une femme brisée et désespérée, mais quand j’en suis sortie, je me suis sentie soulagée parce que je savais que je n’étais pas seule. J’avais le sentiment d’avoir été acceptée, accueillie et soutenue. J’avais découvert la liberté !

Par Ann M., Floride