Qu’est-ce que cela signifie vraiment lorsque nous disons « Je suis un membre reconnaissant de la fraternité mondiale Al-Anon et Alateen »? Prenons-nous le temps de réfléchir au fait que la maladie familiale qu’est l’alcoolisme touche des familles du monde entier et reconnaissons-nous que c’est ce qui nous unit?

L’alcoolisme était très présent dans mon foyer. Je n’avais pas réussi à me rétablir et j’ai décidé d’aller dans un autre pays parce que je croyais sincèrement que ce déménagement ouvrirait des perspectives pour ma carrière et aiderait mon partenaire à trouver la sobriété. Sa consommation d’alcool était certainement liée aux habitudes qu’il avait prises dans l’environnement dans lequel nous vivions. Déménager dans une autre partie du monde, avec de nouvelles opportunités et une vie de rêves, allait également être la solution à la consommation d’alcool.

Mon partenaire n’a pas trouvé la sobriété parce que nous avons déménagé, mais j’ai trouvé Al-Anon. Cela m’a amené à me poser une question : le programme Al-Anon existait-il là où j’avais vécu auparavant? Je savais qu’il y avait les Alcooliques Anonymes (AA), mais je n’avais pas découvert ni entendu parler d’Al-Anon dans mon pays d’origine.

Alors que j’assistais régulièrement aux réunions Al-Anon aux États-Unis, le moment est venu de rendre visite à ma famille au Royaume-Uni. J’avais entendu dire dans mes réunions qu’Al-Anon était une fraternité mondiale, et j’avais maintenant l’occasion de vérifier si c’était vrai. J’ai commencé à chercher des informations sur les réunions dans ma ville. J’ai été extrêmement reconnaissante de trouver une réunion près de la maison familiale et d’autres réunions dans les villes environnantes. J’ai commencé à apprécier ce que cela signifiait de faire partie de cette fraternité mondiale.

En arrivant à la réunion, je craignais qu’elle ne soit différente de ce que j’avais connu, et il a donc été réconfortant d’entendre presque la même formule pour ouvrir et pour clore la réunion et de voir sur les tables la Documentation Approuvée par la Conférence (DAC), qui est toujours rassurante. Ces réunions avaient choisi une formule pour clore la réunion légèrement différente de celle qui figure dans le Manuel de Service Al-Anon/Alateen 2022-2025 (FP-24/27). Les membres du Royaume-Uni et de l’Irlande ont choisi  une formulation différente pour la déclaration suivante : « Nous ne sommes pas parfaits. Il se peut que notre accueil n’ait pas bien traduit les sentiments chaleureux que nous vous portons […] –

Je me suis retrouvée à réfléchir sur cette différence et je me suis souvenue de la Quatrième Tradition : « Chaque groupe devrait être autonome, sauf en ce qui peut affecter un autre groupe, ou Al-Anon ou AA dans leur ensemble. » Les structures internationales ont l’autonomie nécessaire pour parvenir à une conscience de groupe, à condition qu’elles respectent les Traditions et les principes Al-Anon. La mise en œuvre des principes dans le monde entier rapproche la fraternité mondiale.

Depuis ces premiers jours au sein d’Al-Anon, j’ai eu le privilège d’assister aux Rencontres mondiales que l’équipe internationale du Bureau des Services Mondiaux (BSM) organise pour les nombreuses structures réparties dans le monde entier. Ces sessions virtuelles rassemblent plus de 130 pays différents qui cherchent tous à se rétablir de la maladie familiale qu’est l’alcoolisme, soutenant ainsi notre objectif premier qui est d’accueillir toute personne qui en est affectée. Plus de 40 de ces pays ont traduit la DAC dans leur langue, apportant à leurs membres le même réconfort que les membres de la structure de la Conférence des Services Mondiaux reçoivent de notre documentation.

En tant que responsable des Services internationaux, j’ai récemment rencontré, avec l’équipe internationale, des pays avec lesquels nous n’avions eu auparavant que peu ou pas de contacts ou avec lesquels nous avions eu du mal à rester en contact en raison des restrictions imposées par ces pays. C’est au cours de ces discussions que nous comprenons tout ce qu’ils accomplissent en transmettant le message et en apportant leur soutien avec si peu de moyens. Les témoignages personnels de ces membres sont empreints d’humilité et d’unité. En dépit du nombre énorme de kilomètres nous sépare et des différences entre les cultures, ce qui nous rassemble tous, c’est le désir de nous rétablir de la maladie familiale qu’est l’alcoolisme.

Le service m’a apporté une abondance de joie et de rétablissement que je n’aurais jamais pu envisager. Malgré ces jours de désespoir et mes attentes irréalistes d’imposer la sobriété à mon partenaire en allant dans un autre pays, j’ai fini par comprendre que peu importe où nous nous trouvons à travers le monde, la maladie familiale de l’alcoolisme est la même, et notre rétablissement au sein d’Al-Anon est unifié.

Comme nous le disons dans la Déclaration d’Al-Anon/Alateen, que nous utilisons systématiquement pour clore nos Rencontres mondiales : « “Ça commence par moi”. Lorsque quelqu’un, quelque part, tend la main en quête d’aide, que la main d’Al-Anon et d’Alateen soit toujours là, et que – ça commence par moi. » Nous savons que cela a un sens dans nos réunions et dans tous les recoins de la fraternité mondiale!

Si vous voyagez ou si vous avez des amis et de la famille dans d’autres parties du monde, vous pouvez consulter le site al-anon.org/contacts-mondiaux pour savoir dans quels pays il existe un Bureau des Services Généraux Al-Anon (BSG) ou un Service d’Information Al-Anon (SIA) qui répertorie les réunions inscrites. En outre, plusieurs réunions de nombreux pays sont inscrites auprès du BSM; visitez al-anon.org/réunions-al-anon pour effectuer une recherche par lieu.

Par Tracey S., responsable des Services internationaux

The Forum, novembre 2024

« Au cœur des Groupes Familiaux Al-Anon » présente des nouvelles, des politiques et des commentaires venant des bénévoles, des membres du personnel et des lecteurs qui partagent leur expérience dans le service. Cet article peut être reproduit le site Web de votre corps de service ou dans votre bulletin de nouvelles en précisant : Permission accordée par la revue The Forum, Al‑Anon Family Group Headquarters, Inc., Virginia Beach, Virginie, États-Unis.