Avant d’assister à ma première réunion Al-Anon, je me suis souvent demandé pourquoi les choses se passent comme elles se passent. Pourquoi ai-je toujours l’air de me sortir d’un pétrin ou d’un autre? Je ne me souviens pas d’une époque avant Al-Anon qui n’incluait pas le chaos. À l’adolescence, la vie n’était pas facile avec les intimidateurs à l’école. Pour d’autres, leurs maisons étaient leurs refuges loin de ces abus. Mais pour moi, vivre avec une personne alcoolique, la maison n’était pas du tout un refuge. Je rentrais à la maison et je me faisais malmener par mon père. Les mêmes choses cruelles que j’ai entendues à l’école, je les entendais à la maison. Si j’avais de la chance, je m’enfuyais dans ma chambre avant qu’il ne s’en prenne à moi. La tendance à fuir, ainsi que ma piètre estime de soi, m’ont mené dans un engrenage de mauvaises décisions et d’essais pour m’en sortir.
Je me souviens que ma mère me disait « d’apprécier ma bonne fortune » et je ne comprenais souvent pas de quelle bonne fortune elle parlait. Il m’a fallu des décennies pour le découvrir. On dit qu’avec le recul, on peut évaluer les choix passés plus clairement qu’au moment du choix et je dois dire qu’ils ont tout à fait raison. En regardant en arrière, le désordre et le chaos dans ma vie, je peux réfléchir sur certaines des choses positives qui m’ont mené là où je suis aujourd’hui. Un jour, j’ai appris que ma femme, qui était allée rendre visite à sa mère, avait décidé qu’elle et les enfants ne reviendraient pas. Bouleversé, j’ai réagi en me réfugiant dans un recoin obscur, ce qui a entraîné une rétrogradation au travail. Cette rétrogradation m’a incité à emballer tout ce que je possédais et à parcourir 3 000 kilomètres à travers le pays pour, au moins, essayer d’être un père pour mes enfants. J’ai pu trouver du travail et régulièrement rendre visite à mes enfants.
J’ai ensuite rencontré une femme qui a voyagé encore plus loin, à 13 000 kilomètres d’une île du Pacifique Sud, et qui a volé mon cœur. Notre relation s’est épanouie et elle m’a présenté à son patron, qui est devenu plus tard mon employeur. C’est là que j’ai appris à me passionner pour le marketing. Nous nous sommes mariés, et mes enfants ont assisté au mariage. Peu de temps plus tard, mon ex-femme s’est retrouvée dans une situation où elle ne pouvait plus s’occuper de nos enfants et nous en avons donc obtenu la garde. Alors, je me suis retrouvé avec un nouvel emploi, une nouvelle épouse, un nouveau bébé et mes enfants qui ont emménagé avec nous. Je pensais que tout serait parfait, mais je ne savais pas que le chaos allait bientôt consumer notre famille. Mes enfants manquaient de respect à pas ma femme, et c’est devenu une bataille constante jusqu’au jour où mes deux enfants ont déménagé.
Sans Al-Anon, il aurait été impossible de trouver la gratitude à travers tout ce chaos; mais, depuis que j’assiste aux réunions Al-Anon, je dois rendre à César ce qui appartient à César. Je suis très reconnaissant que ma Puissance Supérieure ait été avec moi pendant tout ce temps, même si je ne m’en rendais pas compte à l’époque. Ma Puissance Supérieure avait besoin que je traverse le pays et que ma femme voyage à l’autre bout du monde pour que nous puissions nous rencontrer et pour que je puisse commencer ma vie et une nouvelle carrière. Elle a permis à mes enfants de tester notre mariage, et cela nous a montré que nous étions indestructibles. Ma Puissance Supérieure m’a donné de nouveaux outils pour chaque défi, y compris celui qui m’a conduit au Bureau des Services Mondiaux. J’en suis éternellement reconnaissant.
Par Scot P., Directeur adjoint – Stratégie numérique
The Forum, novembre 2019
Merci pour ce témoignage d’espoir