« Quel est le bon moment? » Cette question m’a été posée récemment lors d’une réunion par un jeune homme qui se sentait perdu et confus face à l’alcoolisme de sa conjointe et qui s’était tourné vers Al-Anon comme dernier espoir. Cette question m’a rappelé l’époque où j’avais envisagé le divorce et où je m’étais demandé quel était le bon moment pour le faire. En me rappelant mes propres émotions brutes et en comprenant à quel point la vie peut devenir incontrôlable lorsqu’on vit au contact de la maladie de l’alcoolisme, j’ai décidé de m’asseoir et de parler avec lui. Après quelques larmes et un poing serré, il a lâché prise en respirant profondément et m’a raconté ce qui se passait chez lui.

Je suis toujours étonné d’entendre des échos de ma propre histoire dans celle des autres. J’ai raconté que j’étais marié depuis plus de 40 ans et que, pendant la plus grande partie de notre mariage, ma conjointe et moi avions tous deux nié qu’il y avait un problème d’alcool. Lorsque j’ai rejoint Al-Anon, j’ai finalement admis que ma conjointe avait un problème d’alcool et j’ai commencé à me demander si c’était le bon moment.

Par la grâce de Dieu, les membres aux réunions m’ont tous encouragé à ralentir, à ne pas prendre de grandes décisions et à continuer à assister aux réunions. Pourrais-je vraiment faire cela? En étais-je capable? Mais toutes les questions que je me posais ont trouvé une réponse au fur et à mesure que j’assistais aux réunions. J’ai pris le thé avec d’autres membres et j’ai écouté leur expérience, leur force et leur espoir. J’ai lu la documentation Al-Anon et, surtout, j’ai trouvé un Parrain.

J’ai découvert que le parcours de ma conjointe était le sien, et que mon parcours vers ce qui était le mieux pour moi était le mien. Ma décision quant au « bon moment » dépendrait de la poursuite ou non de la consommation d’alcool par ma conjointe. J’ai raconté mon histoire au jeune homme, en m’identifiant à ses peurs, à ses malentendus et à sa colère irréfléchie. J’ai ensuite expliqué comment le fait de suivre les Étapes m’avait apporté le soulagement, l’amour et la sérénité.

Al-Anon m’a permis de faire une pause. Le programme m’a donné le temps de comprendre la maladie de l’alcoolisme et ma propre maladie : le déni. Il m’a donné le temps de prendre conscience et d’accepter ma conjointe. Alors, quel est le bon moment? Vous seul pouvez en décider.

Par Sam E.

The Forum, juin 2024

 

Cet article peut être reproduit sur le site Web de votre corps de service ou dans votre bulletin de nouvelles en précisant : Permission accordée par la revue The Forum, Al‑Anon Family Group Headquarters, Inc., Virginia Beach, Virginie, États-Unis.